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Les BTS CIRA rencontrent un ancien étudiant de la filière

Les étudiants de BTS CIRA ont reçu, fin septembre, la visite de Sylvain DEHEC, ancien étudiant de la section, à l’époque où le lycée s’appelait encore « Val de Murigny. »
Intervenant en anglais devant les étudiants, il leur a brossé les grandes lignes de son parcours. Il a ensuite expliqué les spécificités de son métier actuel, qui nécessite de s’adapter à la demande de ses clients, chaque projet étant différent.

Après l’obtention de son diplôme en 1996, Sylvain a d’abord travaillé en papèterie. Il était chargé de l’instrumentation permettant la vérification de la qualité du nettoyage de l’eau utilisée pour la fabrication du papier.
Ayant épousé une Américaine, il a ensuite émigré aux États-Unis, où il a développé sa propre entreprise : « Milktronics ». Il a utilisé les connaissances acquises en France dans le traitement de l’eau pour se spécialiser dans l’instrumentation dédiée aux laiteries. Sylvain propose à ses clients des turbidimètres, viscosimètres, réfractomètres…afin de vérifier la qualité du nettoyage des installations, par la mesure de différents paramètres sur l’eau de lavage. Actuellement, il a pour objectif de conquérir le marché européen.

Il a expliqué les différences culturelles entre le monde de l’entreprise en France et aux USA, où l’investissement est beaucoup plus facile. Il leur a également rappelé quelle chance ils ont de pouvoir étudier gratuitement en France. Une année d’études aux États-Unis coûte plusieurs milliers d’euros. Tous les étudiants s’endettent pour obtenir leur diplôme. Une formation comme le BTS CIRA leur coûterait environ 100 000 euros.

L’échange s’est terminé en français, nos étudiants posant des questions sur….

« le coût de l’instrumentation qu’il propose aux industriels ».
Sylvain répond en précisant que pour les entrepreneurs aux USA, le coût n’est pas un obstacle. Certains marchés s’élèvent à des dizaines de milliers d’euros.
Une exploitation laitière aux USA représente plus de 50 000 vaches. Une industrie laitière peut donc traiter jusqu’à 4 millions de litres de lait par jour. En conséquence, minimiser le rejet de lait dans les effluents, grâce à des systèmes de contrôle-commande performants liés à des chaînes de mesure exactes, devient une priorité pour limiter les pertes de matière première.
C’est pourquoi, dans le dossier du projet qu’il remet à ses clients, il insiste en priorité sur les économies que leur permettra de réaliser l’instrumentation qu’il leur propose de mettre en place. La performance du contrôle de la mesure de la turbidité des effluents rejetés leur permet de rentabiliser leur investissement en quelques années.
Sylvain ajoute que le profit n’est pas le seul objectif. Les réglementations environnementales doivent aussi être respectées. Ces réglementations sont propres à chaque pays. Par exemple, avant de rejeter des effluents dans la nature, il faut s’assurer du taux de matières organiques rejetées. Or l’industrie laitière en contient beaucoup. Un des moyens de contrôler ces taux est de mesurer la DBO (Demande Biochimique en Oxygène) et la DCO (Demande Chimique en Oxygène) dans les effluents. Ainsi, en limitant la quantité de matières organiques, le taux « d’oxygène » dissout dans les eaux rejetées restera à un niveau satisfaisant pour ne pas nuire à la vie aquatique.
Sylvain précise qu’il s’informe continuellement sur les avancées de l’instrumentation de mesure industrielle pour répondre de manière adaptée à ses clients.

« la qualité indispensable pour répondre à un projet »
Sylvain répond : « l’anticipation ». Entre l’étude du projet, puis la remise du dossier au client, cela peut aller très vite.
En fait, dès qu’il se rend sur place, parcourant souvent plusieurs milliers de kilomètres en avion, il réfléchit déjà à des solutions. En revanche, plusieurs semaines s’écoulent entre la demande de l’instrumentation et la livraison. Sans compter les problèmes de transport… Sylvain n’a pas fini sa phrase qu’un des techniciens qui collaborent avec lui l’appelle de Brest. Un des turbidimètres qui doit être installé n’est pas arrivé.
Il donne cette information en direct aux étudiants. Il ajoute : « pendant que je vous parle, je suis déjà en train de réfléchir à des solutions. Le problème c’est que je suis « not in stock. » Je ne peux pas avoir d’appareils de mesure en stock, car chaque cas est différent. »
Donc la deuxième qualité est « l’adaptation. »
Sylvain est malheureusement obligé de nous quitter pour aller chercher une solution à son problème d’approvisionnement.

Les étudiants ont été impressionnés par le parcours de Sylvain, par l’ampleur des projets qu’il développe, et par son niveau d’anglais 😉!